VOUS TROUVEREZ MON CORPS AU PETIT PORT
2020
Les questionnements autour de l'absence et de la mort, propres au travail de l'artiste se retrouvent dans son nouveau projet, Vous trouverez mon corps au petit port, qui touche, cette fois, à sa propre histoire familiale. Le travail se concentre sur le suicide du grand-oncle de l'artiste, Bernard Rebetez, survenu en 2010 alors qu'il était âgé de 80 ans. Dans la nuit du 13 juin, il se donne la mort dans le lac de Bienne, laissant ses habits soigneusement pliés sur la plage. Dans son appartement, une note: "Je ne peux plus supporter ma surdité, donc ma solitude. On peut me trouver petite plage port nautique."
Vivant à l'étranger au moment de sa mort, l'artiste n'a pu se rendre à ses obsèques et lui faire ses adieux. Elle charge alors son père de lui récupérer quelques objets personnels et réaliser divers clichés. A l’aveugle, il s'exécute. C'est donc autour de ces différents objets rapportés que le travail se développe. Par la métamorphose et donc la mise en mouvement de ces éléments restés figés durant 10 ans, le projet n'émet pas de jugement mais tente de retisser une connexion interrompue brutalement. S’intéressant à l'idée de communication défectueuse, il met en parallèle la surdité presque absolue du parent et les questions laissées en suspens à la suite de son geste final. Ce travail, de l'ordre de l'enquête, est constitué d'éléments qui se déclinent, d'informations qui se démultiplient, se chevauchent, s'entrechoquent et s'annulent, pour ne laisser place qu'à la beauté déstabilisante des lacunes.
The questions around absence and death, specific to the artist's work, are again present in her new project, You will find my body at the small harbor, which this time touches on her own family history. The work focuses on the suicide of the artist's great uncle, Bernard Rebetez, which occurred in 2010, when he was 80 years old. On the night of June 13, he killed himself in Lake Biel, leaving his clothes neatly folded on the beach. A note in his apartment reads: "I can no longer bear my deafness, and therefore my loneliness. I can be found on the small beach, at the harbor."
Living abroad at the time of his death, the artist was unable to attend his funeral and address him her farewell. She then asks her father to recover some personal belongings and take various pictures. Blindely, he carries out his task. It is thus around these different items that the work develops. By the metamorphosis and thus the setting in motion of these elements which have remained frozen for ten years, the project does not pass judgement, but tries to reweave a connection that was brutally interrupted. Focusing on the idea of miscommunication, the project puts in parallel the parent's almost absolute deafness, and the questions left unanswered following his final gesture. As an endless quest, the information multiplies, overlaps, clashes and cancels each other out, to leave room only for the destabilizing beauty of the gaps.
(Vues de l'exposition à la galerie Forma, Lausanne. Du 30 octobre au 28 novembre 2020, collaboration avec Marie-Ilse Bourlanges)
VOUS TROUVEREZ MON CORPS AU PETIT PORT
2020
Les questionnements autour de l'absence et de la mort, propres au travail de l'artiste se retrouvent dans son nouveau projet, Vous trouverez mon corps au petit port, qui touche, cette fois, à sa propre histoire familiale. Le travail se concentre sur le suicide du grand-oncle de l'artiste, Bernard Rebetez, survenu en 2010 alors qu'il était âgé de 80 ans. Dans la nuit du 13 juin, il se donne la mort dans le lac de Bienne, laissant ses habits soigneusement pliés sur la plage. Dans son appartement, une note: "Je ne peux plus supporter ma surdité, donc ma solitude. On peut me trouver petite plage port nautique."
Vivant à l'étranger au moment de sa mort, l'artiste n'a pu se rendre à ses obsèques et lui faire ses adieux. Elle charge alors son père de lui récupérer quelques objets personnels et réaliser divers clichés. A l’aveugle, il s'exécute. C'est donc autour de ces différents objets rapportés que le travail se développe. Par la métamorphose et donc la mise en mouvement de ces éléments restés figés durant 10 ans, le projet n'émet pas de jugement mais tente de retisser une connexion interrompue brutalement. S’intéressant à l'idée de communication défectueuse, il met en parallèle la surdité presque absolue du parent et les questions laissées en suspens à la suite de son geste final. Ce travail, de l'ordre de l'enquête, est constitué d'éléments qui se déclinent, d'informations qui se démultiplient, se chevauchent, s'entrechoquent et s'annulent, pour ne laisser place qu'à la beauté déstabilisante des lacunes.
The questions around absence and death, specific to the artist's work, are again present in her new project, You will find my body at the small harbor, which this time touches on her own family history. The work focuses on the suicide of the artist's great uncle, Bernard Rebetez, which occurred in 2010, when he was 80 years old. On the night of June 13, he killed himself in Lake Biel, leaving his clothes neatly folded on the beach. A note in his apartment reads: "I can no longer bear my deafness, and therefore my loneliness. I can be found on the small beach, at the harbor."
Living abroad at the time of his death, the artist was unable to attend his funeral and address him her farewell. She then asks her father to recover some personal belongings and take various pictures. Blindely, he carries out his task. It is thus around these different items that the work develops. By the metamorphosis and thus the setting in motion of these elements which have remained frozen for ten years, the project does not pass judgement, but tries to reweave a connection that was brutally interrupted. Focusing on the idea of miscommunication, the project puts in parallel the parent's almost absolute deafness, and the questions left unanswered following his final gesture. As an endless quest, the information multiplies, overlaps, clashes and cancels each other out, to leave room only for the destabilizing beauty of the gaps.
(Vues de l'exposition à la galerie Forma, Lausanne. Du 30 octobre au 28 novembre 2020, collaboration avec Marie-Ilse Bourlanges)